Discover the 16 watches in the Bonaparte1973 collection

Si j’aime les chronographes, certainement pour la sensation de pouvoir contrôler la durée dans la mesure de la durée, l’équilibre du cadran est important pour moi. Aussi il me semble que seule la disposition à 3 sous-compteurs positionnés en 3/6/9 permet de le conserver et d’apporter un esthétisme à quelque chose qui pourrait paraître trop chargé. Exception à la règle, cette Baume&Mercier Capeland Chrono du début des années 2000 avec ses sous-compteurs installés à 6/9/12 heure. Je ne sais pas si c’est parce qu’ils sont comme encaissés dans le cadran, si c’est cause de la typographie un peu daté, la grâce de son verre bombé ou le phi qui vient harmonieusement combler l’espace à 3 heure mais je lui trouve un charme fou. C’est pour moi la dernière trace du Baume&Mercier haut de gamme dont je rêvais en passant devant la devanture de chez Arfan à Paris. Elle paraît plus petite qu’elle n’est car avec ses 39mm de diamètre, son corne à corne de 45mm et surtout son épaisseur de 15mm, elle n’a rien d’une fluette. Très confortable, notamment grâce à son bracelet 5 maillons qui n’est pas sans rappeler un certain Breitling, son poids vous rappelle sa présence. Même si on en croise régulièrement, j’ai longtemps cherché cette association cadran gris/sous-compteurs noirs sur bracelet acier, le tout en bon état, la plus belle configuration selon moi de ce chrono chic finalement tout en simplicité.

J’étais à la recherche d’une GMT et j’avais décidé de faire un achat en neuf, une première depuis longtemps. La question de savoir à qui j’allais « donner » mon argent s’est vite poser. Deux marques et deux modèles se sont rapidement imposés et après m’être déplacé chez Serica et avoir discuté avec les créateurs il n’y avait plus de doute. J’ai été happé dans leur démarche et ai eu envie de participer à leur histoire. La montre a un design unique même si elle reprend des codes bien établis. Elle sublime l’éclectisme des références en ne tombant pas dans le syncrétisme tiède. À côté de cela elle possède des spécificités exclusives comme l’aiguille GMT lollipop ou les mentions Ante et Post méridien sur la lunette. Confortable, sexy et COSC elle invite au voyage, que demander de plus? Il n’y a guère que le bracelet qui m’a demandé un temps d’adaptation. Il est de très belle facture mais 20/14 c’est atypique et déconcertant lorsque l’on n’est pas habitué. Ceci dit, à l’image d’une célébrité horlogère lunaire, elle peut tout porter et magnifie tous les bracelets.

Il y a des choses qui restent longtemps en arrière plan dans notre esprit. Elles sont là à attendre leur heure tout en nous guidant quand cela est nécessaire sans que l’on s’en rende compte. Une sensation que l’on n’arrive pas à verbaliser. Cette Ebel en est l’incarnation. Je n’avais pas la marque et son design inimitable en tête mais souvent il m’est arrivé de me dire qu’il manquait quelque chose à une montre que j’envisageais d’acquérir. Et puis un jour, alors que je consulte un ouvrage sur les publicités horlogères, je la vois et tout remonte à la surface. Don Johnson dans Miami vice, André Agassi à l’US Open, Alain Prost avant la période TAG. Cette montre c’est la classe. Pour moi elle s’approprie le sport chic sans le copier. Elle est plus connue et estimée dans sa version El Primero mais cette version Le Modulor, qui renvoie à l’histoire de la maison et à son siège installé à la villa Turque dessinée par Le Corbusier, arrivée après n’est pas dénuée d’intérêt. Elle embarque un calibre Lemania amélioré sur deux points: le remontage avec un système proche du magic Level de Seiko et la précision avec un système qui lui garantit un couple constant lors de l’utilisation du chronographe lui assurant la certification chronomètre y compris sur les temps courts. Charme, confort, présence, c’est une sportive embourgeoisée qui se transforme rapidement en bourgeoise délurée, aussi à l’aise avec un blazer, un tee-shirt ou un polo de tennis. Je l’ai cherchée un certain temps et depuis que je l’ai je peux dire sans hésiter qu’Ebel est ma marque de cœur. Je rêve déjà de réunir la famille avec une Discovery et une Voyager sur le même design à 6 vis. Oui 6 vis, regardez la couronne. S’approprier sans copier.

Repérable à cent lieues avec ses couleurs chatoyantes, elle attire plus le regard des enfants et de ceux qui le sont restés que des connaisseurs autoproclamés. Elle donne la banane, on a l’impression de porter un cirque avec soi. Et puis quel confort, avec son boîtier Curvex c’est un véritable chausson.

Quand on prend la décision de posséder plusieurs montres je crois que l’on fait tous une liste de ce que l’on souhaiterait avoir, ne serait-ce que pour mettre un peu de raison dans cet acte irrationnel. Pour moi, très tôt, il était évident d’avoir une Zenith, un chronographe, un El Primero, une phases de lune, un calendrier complet et des chiffres romains. Si certaines cases ont été remplies au fil du temps, il ne me serait jamais venu à l’esprit qu’elles pourraient toutes l’être avec une seule montre. C’est pourtant ce qu’il s’est produit cet été lorsque je suis tombé sur cette beauté lors d’une promenade. Je ne cherchais rien, je n’avais pas de budget mais je savais qu’il était inutile d’essayer de résister. Avec elle j’ai l’impression de mettre un pied dans une autre gamme de l’horlogerie, d’avoir entrouvert la porte de la haute horlogerie. Les finitions sont incroyables, pour peut que le soleil soit de la partie le spectacle est permanent. Alors oui elle est un peu « chargée » mais comme le calendrier est en allemand ça passe et puis elle fait moins que ses 40mm. De 2001 elle est devenue vintage et l’assume grâce. Je prends un malin plaisir à la laisser dépasser plus que de raison de ma manche de chemise lors de certain repas et aussitôt la conversation est engagée.

On peut dire ce que l’on veut et la détester par plaisir, elle reste la référence. Ses qualités ne sont plus à démontrer, en discuter est presque un outrage. Elle est l’archétype de la montre de plongée et celle qui a donné à une génération l’envie de s’intéresser à nouveau à l’horlogerie mécanique. C’est la montre des superlatifs tant elle n’a pas de défaut. Évidemment il y a des travers mais ils sont plutôt créés par notre regard. Cette version all green, dite HULK, m’a été offerte par ma femme pour une décade à l’époque où cette configuration ne rencontrait pas un grand succès d’estime et restait en boutique chez les détaillants qui conseillaient aux clients d’attendre un peu que les noires reviennent. Heureusement qu’elle me connaît bien et qu’elle savait que j’allais adorer cette teinte attachée à l’histoire de la marque. Puisqu’on aime leur donner des surnoms, la vraie Wimbledon cela aurait dû être cette 116610LV. C’est une Reine qui de nos jours se porte le plus souvent en blazer en soirée mais que pour ma part j’utilise au quotidien sans craintes.

J’ai vu cette montre il y a une quinzaine d’année en vitrine et suis tombé sous le charme, mais ce n’était pas le moment. Quand je l’ai retrouvé chez un marchand de seconde main je n’ai pas hésité une seconde. Elle a une gueule incroyable et ce orange accentue encore son gabarit. Un chrono sur une plongeuse c’est incongru mais on s’en fiche. Son cadran est embouteillé mais on s’en fiche. La date ne sert à rien et est illisible mais on s’en fiche. La valve à Hélium n’est pas des plus gracieuse mais on s’en fiche. La plongée ce n’est pas assez extrême pour elle. Quand je la porte je m’imagine en Red Adair allant combattre un feu de plate-forme pétrolière. Rien ne lui résiste même pas son bracelet en veau orange d’origine qui a rendu l’âme. Aujourd’hui elle est sur un NATO en nylon épais car je n’ai pas retrouvé le caoutchouc qui existait en option à l’époque.

Je crois que l’on est toujours à la recherche de la montre différente, celle que l’on ne verra pas à la table d’à-côté, celle qui apporte un plus par rapport à ce que l’on possède déjà. De temps en temps on trouve. Je suis tombé en arrêt sur ce cadran que je n’avais jamais vu ailleurs. Deux tailles d’index horaire, deux hauteurs de cadran et un segment en deux pans pour chaque heure, un pan pie moderne. Ni une, ni deux, je fonce sur le site et je découvre des proportions parfaites pour mon poignet (38mm et corne à corne de 46), un moteur suisse (Sellita) et une origine Philippine, quoi de plus exotique? Commandée dans la foulée, j’ai attendu un certain temps son arrivée ce qui m’a permis de me torturer un peu sur le pourquoi de cet achat impulsif et son intérêt, en arrivant à le regretter. Mais tout cela s’est évaporé quand je l’ai passé au poignet. Un design assez classique au premier regard pour une « sport-chic » mais un bracelet intégré magnifique et ultra confortable, une lunette brossée circulaire en surface avec un chanfrein poli, un boîtier que l’on dirait enchâssé dans le bracelet et bien sur ce cadran original d’un noir mat envoûtant qui fait écho au nom du modèle. Le chanfrein qui part de la base du boitier et court le long du bracelet apporte une touche d’élégance et de distinction. Les moins, on en trouve toujours, une couronne un peu petite, mais vissée ce qui assure une étanchéité à 10atm, un fond de boîte ouvert pas spécialement utile car sur un mouvement simple en déco et une lisibilité réduite quand la luminosité décroît. Tout cela n’étant finalement pas très important au regard du look incroyable de la belle.

Peut-être la montre idéale. Descendante directe d’une époque où elle partageait officiellement la plupart de ses composants avec sa cousine à la couronne, elle a su renaître en mariant à merveille histoire et modernité. Son bleu distinctif et magnifique la rattache également aux versions destinées à la Marine nationale. C’est d’ailleurs cette couleur qui m’a fait craquer, elle m’a fait oublier le Snowflake que j’ai depuis appris apprécier. Pour le reste pas de surprises. Précision, robustesse, confort et élégance sont au rendez-vous. Le rubber bleu lui va à merveille et alterne avec le NATO d’origine car l’acier ne m’a pas convaincu.

Comme la réédition est sortie il y a peu, je ne peux m’empêcher de rendre les honneurs à l’originale de 69. Une GMT avec la troisième aiguille non débrayable, la lecture de la seconde heure de faisant grâce à la lunette bi-directionnelle. Cette vieille voyageuse a plus d’un tour dans son sac: un diamètre contenu, dans les standard à la mode aujourd’hui, un cadran gris aux reflets incroyables, une finesse et un confort de premier ordre et un mouvement automatique qui ne nécessite pas de remontage à la couronne pour le lancer. Vous prenez la montre en main et c’est parti. Le bracelet Seiko, qui doit être d’époque mais pas d’origine, a un peu de jeu ce qui donne un côté décontracté dans le genre : « moi j’en ai vu, et j’en ai encore sous le capot ». Tout ce que l’on attend d’une vintage.