Avis Client Parmigiani Fleurier Tonda GT Tondagraph GT : Exclusive, aboutie et sportive

Parmigiani Fleurier Tondagraphe GT: Un chrono QA sportif à prix cassé ! Aujourd’hui, je souhaite passer en revue ma Parmigiani Fleurier Tondagraphe GT. Ayant acquis peu de temps avant une Tonda GT Grande Date, j’avais tellement aimé cette dernière et l’essai du Tondagraphe GT avait été si concluant… Que je me suis mis en tête d’acheter ce dernier en complément. Car j’ai ce fonctionnement bien particulier… Quand j’aime vraiment une montre, j’essaie d’en avoir plusieurs de la même marque voire même différentes déclinaisons du même modèle, avec par exemple des complications. Cela me permet ainsi d’en avoir toujours au moins une à disposition quand l’autre part en service. En tant que grand ami de la marque fleurisanne, alors que l’engouement pour les sport-chics atteignait son paroxysme peu avant la période Covid, je me demandais pourquoi Parmigiani ne proposait rien en la matière et restait cantonné à ses gammes de montres habillées. Mais un teasing savamment orchestré, peu avant le début de la pandémie, laissait deviner que quelque chose était dans les tuyaux. Avec ce nom qui commençait à fuiter: Tonda GT (entre l’ancien partenariat avec Bugatti et le nom de cette collection, l’inspiration automobile n’est décidément jamais bien loin avec Parmigiani). Et effectivement, la belle fut dévoilée dans le courant de l’année 2020, avec une version à grande date et petite seconde, et une autre à chronographe à quantième annuel qui nous intéresse aujourd’hui. Le Tondagraphe GT est une superbe montre qui me vaut beaucoup de compliments quand je le sors, surtout dans cette édition de lancement à cadran sombre produite à 200 pièces. J’ai coutume de dire qu’à complications équivalentes, elle fait mieux qu’une Patek 5905 1A, ce pour plusieurs raisons. Je conçois que la Patek a pour elle un mouvement entièrement maison et intégré, quand Parmigiani ajoute des modules à sa base Vaucher retravaillée pour la marque. Mais c’est bien le seul avantage de la Patek. Le Tondagraphe GT est plus fin (13.8mm contre 14.13mm pour la Patek). Son épaisseur est mieux répartie et les 42mm de la boîte sont aisément portables, d’autant plus que la pièce est incurvée grâce aux cornes « Goutte d’Eau » signatures de la maison de Fleurier. Là où la Patek fait bien plus épaisse. Son boîtier est étanche à 100m contre 30 pour la Patek. Sa couronne est vissée. La complication se règle intégralement par la couronne et est simplissime à ajuster, là où l’on doit utiliser ces poussoirs de part et d’autres du boîtier avec le stylet adapté et une séquence de réglage à respecter pour la Patek. La Parmigiani peut se porter sur rubber comme sur bracelet, et ce dernier est très travaillé, à tel point qu’il a servi d’inspiration pour créer celui de la PF qui lui a succédé en l’améliorant. La Patek, quant à elle, vient avec le même bracelet que l’Aquanaut (qui n’est donc pas le plus esthétique) et toute autre alternative pour des straps devra se faire after-market. Gros plus: la Patek coûte 64K€ au retail… Quand la Parmigiani se trouve entre 12 et 15K€, soit une offre de rêve au regard de ses prestations ! Le cadran, quant à lui, joue bien avec la lumière et procure de beaux reflets qui vont d’un noir de jais à un gris anthracite. Le bas des index est joliment facetté, ce qui là encore capte superbement la lumière et donne une impression qualitative. Ce cadran est affublé en son centre d’un guillochage que la marque appelle « Clous triangulaires » et d’un triple cerclage entourant le chemin de fer. De belles alternances de motifs ! La grande date et le guichet de quantième annuel sont oranges, ce qui donne du dynamisme et une note de sportivité supplémentaire au tout. Pour régler le QA, rien de plus simple. Passer minuit en faisant tourner les aiguilles. Puis se mettre en position pour changer la grande date et passer les dates en faisant tourner la couronne, ce qui fera aussi changer le mois après chaque 30 ou 31. C’est tout. Cela peut être un peu long si comme dans mon cas, la pièce sort en alternance avec un certain nombre de montres et ne tourne pas régulièrement. Mais le réglage est simplissime et ne nécessite pas de précaution particulière. Il faut juste faire attention en reclipsant la couronne car la date peut avoir malheureusement tendance à avoir un petit soubresaut et passer, obligeant à recommencer la manoeuvre (ce défaut mineur est aussi présent sur ma trois aiguilles Grande Date). Le Tondagraphe a été produit en différent coloris, chaque fois en petites séries. Ma version de lancement à cadran sombre, bien sûr, mais aussi des versions à cadran blanc et sous-compteurs panda, raisin ou gris anthracite. Une rare version de toute beauté à cadran bleu et sous-compteurs blancs a été lancée pour le Japon, où Parmigiani a je crois de forts débouchés. Je l’aurais bien achetée mais je n’en n’ai jamais vu passer dans nos contrées, le Japon est loin et il y aurait des taxes potentielles si d’aventure je voulais en faire venir un du Pays du Soleil Levant. Il existe enfin une version produite en métaux précieux sans quantième annuel avec le mouvement que l’on retrouve aujourd’hui sur les chronographes des gammes Tonda PF et Tonda PF Sport. Bien qu’ayant le bracelet, je porte ma pièce sur rubber, ce qui lui donne un confort suprême. Ce rubber est souple, mais on le sent malgré tout assez robuste. La partie supérieure de ce strap reprend le motif à clous triangulaires du cadran, offrant une belle continuité stylistique, le cadran semblant se fondre dans le rubber, un peu à la manière d’une Aquanaut (la Tonda GT ayant été en quelque sorte pour moi l’Aquanaut de chez Parmigiani). Le end-link est bien intégré, il n’y a pas de jeu. La pièce vient sur une boucle papillon confortable affublée d’un sobre « Parmigiani Fleurier ». Les poussoirs du chronographe sont assez souples et réactifs. Ils sont de plus esthétiques car ils reprennent la forme des cornes « Gouttes d’Eau ». Comme souvent avec PF, le Diable se cache dans les détails, ce qui rend ces pièces souvent très plaisantes à observer/décrypter. Le mouvement est joliment décoré. Un rotor en or 22K (mais non guilloché, contrairement à celui de ma Kalpa Grande) et les finitions classiques mais efficaces chères à une marque suisse haut de gamme: Côtes de Genève, perlage, colimaçonnage… Comme dit plus haut, le boîtier de 42mm est incurvé grâce aux cornes « Gouttes d’Eau », permettant même à des poignets moyens de porter la montre. Le moletage de la lunette est très fin, avec un grand nombre d’incisions. Contrairement aux Toric et Ionica des premiers temps, je doute néanmoins fort qu’il soit fait main. Pour conclure, le Tondagraphe représente pour moi une offre de rêve au prix où on le trouve pour un chrono sportif offrant de telles prestations/complications ! Je trouve néanmoins dommage que Parmigiani ait discontinué la gamme Tonda GT pour la remplacer par la gamme Tonda PF Sport. Je trouvais que la GT apportait de la diversité en matière de design de cadran par rapport à la gamme Tonda PF initiale, tout en étant un tantinet plus abordable. Ainsi, selon moi, le duo Tonda GT/Tonda PF aurait pu constituer une réponse de choix au duo Nautilus/Aquanaut de Patek. La PF aurait ainsi répondu à la Nautilus, avec sa finition plus léchée et sa lunette en platine, quand la GT aurait plus répondu à l’Aquanaut. Conserver la GT aurait aussi constitué une formidable entrée de gamme sportive dans l’univers de la marque fleurisanne. Je trouve enfin triste que, malgré toutes les qualités de la trois aiguilles Grande Date comme du chronographe à quantième annuel, les GT évoluent désormais dans l’ombre des collections sport chic Tonda PF et Tonda PF Sport, étant même un peu oubliées et se retrouvant bien plus rarement au poignet de collectionneurs. Mais au moins, cela me laisse une très belle exclusivité et quelque chose de mésestimé mais de tout bonnement incroyable à faire découvrir ou redécouvrir, montrant qu’il est possible de se faire un GROS plaisir sport chic très exclusif à un tarif en seconde main bien inférieur à celui des reines de la catégorie !