4.3
137
Publié le 12/16/2025 - Mis à jour le 12/16/2025
Aujourd’hui et comme convenu, je souhaite passer en revue mes deux Black Out XP1 Volcano (donc en carbone) et Ti (donc en titane de grade 5). Je reviendrai dans un second temps sur l’expérience client Black Out, dont beaucoup, vous allez le voir, feraient bien de s’inspirer, dans l’horlogerie ou n’importe quelle structure commerciale car le client reste et doit rester roi. J’avais insisté, lors de la revue des P03 (disponible ici: https://www.dialicious.com/blackout/p03) sur le fait que, après l’ère Letellier assez chaotique, la marque avait été reprise par deux jeunes amis d’enfance, Etienne Rousseaux et Timothy Plubeaux. La marque avait alors connu un début de frémissement vers la fiabilisation de ses tourbillons carbone. Les deux jeunes entrepreneurs sentaient sans doute bien qu’il y avait quelque chose à tenter de ce côté-là, à savoir rendre abordable une catégorie de montres qui ne l’était pas de prime abord… Mais le développement de cette nouvelle gamme devait prendre quelques mois, soit exactement le temps qu’il fallait pour écouler les P03 (non sans commencer à tenter de comprendre le mouvement PTS Resources pour le retravailler dans les ateliers de la jeune marque à Carouge, en banlieue genevoise) et faire maturer le projet et le design. Car Etienne et Tym souhaitait se départir définitivement de l’image de « marques à look-likes de fiabilité douteuse » pour enfin se trouver une vraie identité et ne plus faire de compromis ni sur la qualité perçue ni sur l’expérience client… Ce qu’ils ont réussi à faire. La XP1 a été introduite de mémoire à l’été 2023 et tranchait avec la P03 très connotée RM. Car si on était toujours sur un tonneau très sportif ajouré en carbone (mais un carbone luminescent, s’il vous plaît, mêlé à de la poudre de superluminova, renforçant le côté un peu avant-gardiste de l’objet) puis en titane, le design global était assez différent. Un boîtier en 6 parties et cette fois intégralement dans le matériau choisi (ce qui n’était pas le cas pour la P03 dont la bague de fond de boîte était en acier traité noir). Des vis sur les côtés de la lunette et non plus sur le dessus comme sur une RM, cette sorte de gros « X » pouvant suivre la couleur du réhaut en fonction des versions, structurant un cadran alternant chiffres romains et très courts index cerclés pour ajouter une petite touche de néo-rétro… Sans compter cette visserie très joliment polie, accrochant bien la lumière… Effectivement, plus grand chose à voir avec une RM… Donc plus grand chose à voir avec la P03… Pari gagné, Black Out avait désormais son porte-drapeaux ! J’ajouterai qu’on peut constater une finition en progression par rapport à la P03. Par exemple, la cage de tourbillon est désormais intégralement polie et n’a plus ses petites vis bleuies trahissant l’origine asiatique du mouvement. Et comme mentionné ci-avant, la visserie apparente sur le cadran est très correctement polie. Pour reprendre les dires de ce conseiller du Salon Patek passé de l’établi à la vente, et qui les a observées loupe à l’oeil, « pour 3000 euros, ça fait bien mieux que de se défendre ». Côté specs, on est sur un boîtier toujours assez grand, 52 mm de long, 44 de large. Certains diront qu’il fait assez torturé vu qu’il alterne les formes (alternances de petits triangles et de la visserie sur chaque pan de la lunette, petits motifs trapézoïdaux sur les flancs du boîtier, et la montre semble avoir trois cornes alors que ce n’est pas le cas en réalité). Ces formes sont plus nettement visibles, plus marquées sur la Titane qui les met davantage en valeur. L’épaisseur, qui n’est que de 0.2mm de moins que sur la P03 (14.8mm) est en revanche étonnamment mieux maîtrisée et répartie, la pièce apparaissant bien plus fine que ses dimensions ne le laissent supposer. Le poids est de 110g pour les versions en carbone et de 113g pour les versions en titane de grade 5. C’est de mémoire un peu plus que ce que des concurrentes en carbone ou en titane de Grade 5 pèsent mais suffisamment peu pour à peine sentir ces XP1 au poignet, malgré leur taille assez imposante. La marque répond que ce petit surpoids par rapport à d’autres pièces proposée dans des matériaux similaires est lié au mouvement qui est grand et un peu lourd. Mais la pièce reste de toute façon suffisamment légère pour s’oublier au poignet, ce qui en fait une compagne idéale et à la présence dantesque, très agréable à porter pendant les beaux jours sur un beau rubber de couleur vive. Côté tenue de l’heure, mes P03 tournent autour des +15/20 secondes/jour (ce que j’accepte, car ce n’est pas un mouvement suisse… Et mes P03, c’est avant tout un look d’enfer et une ambiance très RM au porté, si je veux une tenue de l’heure bien plus précise, j’ai mes Haute Horlogerie pour ça… Néanmoins, il sera tout à fait possible de demander un réglage bien plus fin quand l’occasion de faire un service complet se présentera, les ayant acquises toutes les trois juste après la reprise de la marque)… Mais sur mes XP1, on est sur une précision inférieure à 10 secondes pour la Volcano et quasi-nulle pour la Titane qui est ma plus récente… Ce qui me fait dire que les horlogers Black Out connaissent sans doute désormais ce mouvement PTS par coeur et que la démarche de fiabilisation de ce calibre asiatique est désormais aboutie. Un point très positif que je tiens à souligner est la qualité assez extrême des rubbers. Déjà, ils viennent équipés de jeux de pompes rapides, ce qui fait qu’il est possible de les changer très facilement juste en utilisant ses ongles (bien s’assurer néanmoins par une petite manipulation de contrôle que la pompe est correctement chassée dans le pas de vis). Ces rubbers sont à la fois souples tout en dégageant une impression de nette solidité. Ils sont disponibles en une large gamme de coloris, permettant de changer de style en fonction des saisons. On pourra donc partir sur des tons plus sombres en hiver et plus vifs dès que l’été revient. Ces rubbers sont donc très agréables au toucher et au porté. Ils sont composés de trois ajourages pour chaque brin qui peuvent un peu rappeler ceux d’un rubber RM, sans avoir toutefois la même forme. Ces rubbers, vraiment très qualitatifs, font considérablement s’interroger sur le prix de ceux des marques haut de gamme. Ainsi, comment expliquer qu’un rubber aussi qualitatif que celui de la XP1 ne coûte que 110 euros (déployante incluse) contre plus de 500 pour un rubber de Journe Elégante et largement plus pour un rubber RM ? Est-on à la merci de la volonté des grosses marques établies de marger à tout prix sur le dos du client final ? On est en droit de se le demander ! Dernier point très positif… Le fait que les rubbers de la XP1 soient compatibles avec la variante ronde XPE récemment lancée. On sent une démarche vraiment honnête, fair play et transparente de la part de la marque qui ne force pas ses clients à acheter deux fois plus de straps s’ils veulent aligner la XPE de forme ronde et la XP1 de forme tonneau dans leur collection. D’autres marques figurant parmi les plus grands noms ne se seraient je pense pas gênées pour faire l’inverse. Côté réserve de marche, on est toujours sur trois jours (et les P03 comme les XP1 les tiennent voire vont même un peu au-delà, pour avoir vérifié) avec un remontage qui est certes long pour amener la couronne à sa butée, mais plaisant car assez doux avec un cliquetis plutôt agréable à l’oreille. Je suis donc, vous le comprendrez, très satisfait de mes XP1 et de Black Out plus généralement. J’aurais sans doute apprécié que le carbone luminescent de ma Volcano brille davantage dans l’obscurité (c’est le petit effet « kiss cool » d’une XP1 qui impressionne toujours un peu celui qui ne la connaît pas) mais la marque n’y est pour rien, ce manque de luminosité venant du fait que la poudre de luminova rouge réagit chimiquement moins quand elle rencontre le carbone. Je peux néanmoins me targuer d’avoir un exemplaire de la première série limitée sur base de XP1 à avoir été lancée par la marque, ce qui en fera un petit collector si la marque continue dans sa belle lancée. Mes montres non-HH n’ont jamais tenu très longtemps dans ma collection alors que ces Black Out y sont parvenues et ont leur place, ajoutant un côté un peu punk à ma collection. Porter une Black Out, c’est porter une montre d’un style assez ravageur au poignet, avec de la présence. Je dois avouer que si je n’avais pas connaissance de la marque et si je voyais quelqu’un, à une terrasse, en porter une… J’aurais tendance à la fixer et à me demander, avec une forte envie d’aborder son porteur: « Mais qu’est-ce que c’est ?! Ça parle le même langage général qu’une RM dans le sens où c’est un tonneau très sportif, ajouré et à tourbillon dans des matériaux innovants, à rubber de couleur, ça a beaucoup de présence, mais c’est esthétiquement différent d’une RM et de tous ces autres tonneaux sportifs qui peuvent exister (Cvstos, Franck Muller ou Bianchet)… Alors qu’est-ce donc ?! ». Je dois aussi avouer que la proposition de Black Out me fait beaucoup réfléchir… Car selon moi, elle permet d’amener à deux cas d’école: soit on a les moyens d’acheter et d’entretenir (et la question de l’entretien n’est pas à négliger chez RM tant ça monte vite, cf. ma revue de la P03 où j’en parle) une vraie RM et alors là, aucun débat, il faut y aller. Soit ces Black Out, XP1 ou P03, font parfaitement l’affaire pour ce type de pièces et rien ne sert de dépenser des dizaines de milliers d’euros pour une Hublot Spirit of Big Bang, une Cvstos, une Franck Muller ou une Bianchet, on garde son argent pour de la belle HH. Pour la petite histoire, je sais que Black Out a néanmoins réussi à vendre des P03 comme des XP1 à de vrais clients RM, qui portent ça en vacances ou en déplacement à l’étranger, pour avoir quelque chose du même univers radical et futuriste tout en préservant la vraie. Venons-en maintenant à un petit topo sur l’expérience Black Out. Déjà, force est de souligner que Etienne et Tym sont dans leur trentaine. Et qu’ils ont voulu insuffler leur jeunesse dans leur vision de l’expérience client en horlogerie. Chez Black Out, on communique beaucoup sur les réseaux sociaux et on est très réactifs, avec des réponses souvent dans l’heure, sur Whatsapp ou sur les pages officielles de la marque sur les différentes plateformes. Etienne fait sur sa page Instagram personnelle (@etiennefromblackout) des vidéos de format court où il vulgarise l’horlogerie et fait de la pédagogie pas seulement sur Black Out mais aussi sur toute l’histoire du secteur et ses grandes heures comme ses moments plus difficiles ou encore les irritants horlogers, par exemple lors de l’accueil en boutique et comment Black Out les évite. Chez Black Out, on est aussi TRÈS transparents et ce souci constant de l’honnêteté d’une proposition commerciale est à souligner. C’est un secret de polichinelle que des grands noms du secteur se fournissent en Asie. Chez Black Out, on l’assume et on ne cache rien. Et on en fait même une force qui permet de respecter à la lettre le fameux slogan de la marque « L’inaccessible devient possible » à savoir rendre abordable une catégorie de pièces au look radical, connue pour ne pas l’être. On ne le cache donc pas pour montrer qu’il est effectivement possible de créer un nouveau modèle de maison horlogère à base d’une recette originale qui est désormais éprouvée: une accessibilité des composants asiatiques mais qui se combine à des savoir-faire suisses pour fiabiliser l’ensemble. Et on n’hésite alors pas à montrer sur la chaîne Youtube de la marque comment les horlogers procèdent en filmant les ateliers de Carouge et en leur laissant la parole pour convaincre du bien-fondé de la démarche car il y a toujours des sceptiques qui doivent être éduqués, l’Asie restant dans l’esprit du tout-venant souvent associée au « cheap ». Black Out, c’est aussi une fidélisation des clients avec l’obtention de différents statuts qui permettent de débloquer des avantages en fonction de la taille du panier d’achats global. Il est néanmoins possible d’atteindre le statut maximal assez rapidement, de mémoire, dès 10000 euros au global (à confirmer). Pour la petite histoire, j’ai 5 pièces et je dispose de cette qualification. Ce statut, appelé « statut Black » donne par exemple droit à un escompte de 13% à vie pouvant se cumuler à d’autres offres commerciales (ex: lors du Black Friday) et l’invitation à un canal Whatsapp privé où l’on découvre en avant-première les nouveautés, où l’on peut participer à des sondages dont les résultats seront pris en compte pour les orientations futures de la marque et les lancements de nouveaux modèles, où on est invités à des évènements comme assister à des compétitions de basket (Etienne aime beaucoup le basket), des cocktails dans les différentes boutiques officielles, la projection d’un film expérimental dans une salle de cinéma privatisée pour l’occasion, comme ce qui a été fait avec le projet The Wormhole lancé conjointement par Black Out et le bureau d’études de design The Black Corner). Black Out enfin, c’est un modèle qui peut être sera amené à s’imposer demain. Car la marque cherche à toucher l’Europe et peut-être dans un futur proche le monde. Je pense même qu’il y a un enjeu de taille: les Européens n’ont jamais autant aimé les montres que maintenant. Preuve en est que le sujet « montres » s’invite désormais souvent dans les conversations entre messieurs quand, au moment où j’ai débuté la collection dans les années 2010, on pouvait être un peu regardé comme celui qui faisait des maquettes en allumettes, cette pauvre poire bonne à être invitée à dîner le mercredi soir. Néanmoins, si les Européens aiment de plus en plus les montres, bien des marques ne veulent plus d’eux et se coupent de ce marché à coups de fortes hausses de prix, privilégiant les marchés emirati, asiatique, américain (et lesdites marques feraient bien de se méfier car les arbres ne montent pas jusque au Ciel et la frénésie spéculative des années Covid semble bel et bien derrière nous). L’enjeu est donc important pour Black Out. Car il y a là une fenêtre de tir pour réconcilier la clientèle européenne avec une horlogerie qui ne fait pas de compromis sur le contrôle qualité, qui fait preuve d’une réelle proximité client, d’une réelle disponibilité, d’un souci de la transparence, avec une proposition innovante, un peu inédite et un look global de montre de l’extrême. Black Out peut et doit être capable de devenir une des marques de référence qui permettra à ces Européens dont le pouvoir d’achat ne progresse plus, qui ne peuvent plus suivre les grands noms du secteur, de continuer à se faire plaisir. Bonne nouvelle, si je ne suis pas dans les états comptables de la marque, cela semble être en bonne voie, de par les remontées du terrain et le net changement d’image perçu au sein des différents groupes horlogers que je fréquente. Et devenir une sorte de marque référence proposant une horlogerie futuriste et radicale, bien conçue, fiable mais abordable, c’est tout le mal que je souhaite à Etienne et Tym !
DS possède cette montre depuis 1 à 3 ans
4.3
4.0
Émotion
4.0
Design
4.0
Précision
5.0
Confort
4.0
Robustesse
5.0
Rapport Qualité-Prix
Secondaire
Importance dans une collection
Principale
Rarement
Fréquence à être portée
Fréquemment
Plaisir
Motivation principale à l'achat
Investissement
Rapport qualité/prix/matériaux/complication
Look de l’extrême
Vrai suivi client et vrai SAV efficace pour une micro-marque
« Tic tac » un peu bruyant
Le carbone de ma Volcano ne brille pas beaucoup
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P03
3.9
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