Eska - Histoire, Modèles et Avis Clients

Eska est une maison horlogère fondée en 1918 en Suisse par Sylvan Kocher (S. Kocher & Co.), dont le nom de marque reprend la prononciation des initiales « S-K » (es-ka). Née dans l’horlogerie de ville et les montres à affichage lisible, la marque s’est distinguée par des cadrans guillochés ou grainés, des boîtiers élégants de petite à moyenne taille et, plus tard, par une diver mythique devenue quasi introuvable. Après une mise en sommeil à la fin du XXe siècle, la griffe a été relancée au milieu des années 2020 avec une volonté affichée d’honorer ses pièces historiques tout en les adaptant à l’usage contemporain.

De « S. Kocher & Co. » à Eska : Selzach, puis Granges (1918–1937)

Au sortir de la Première Guerre mondiale, l’atelier S. Kocher & Co. voit le jour à Selzach, avant de transférer ses activités à Granges (Grenchen) dans les années 1930 pour accompagner son développement international ; ce mouvement géographique accompagne l’ambition de passer de la petite fabrique à une maison tournée vers l’export. Les premières décennies sont marquées par des montres de ville à trois aiguilles, parfois rehaussées de calendriers simples ou d’affichages « digitaux » sautants, dans des boîtiers ronds ou de forme, en acier, plaqué ou or.

Dès l’entre-deux-guerres, les montres Eska circulent au-delà de la Suisse, notamment en Amérique et au Brésil, avec une réputation de pièces fines, bien terminées et faciles à lire ; l’identité de la marque tient alors plus à la sobriété de l’exécution qu’à la surenchère mécanique. Cette ligne de conduite — proportions contenues, cadrans travaillés sans ostentation — irrigue les productions des années 1940–1950.

Royce comme sœur d’export et l’ombre de la crise du quartz

À partir de l’après-guerre, l’entreprise développe un second label, Royce, principalement destiné aux marchés d’exportation (notamment les États-Unis), offrant des montres proches dans l’esprit mais signées différemment selon le canal de distribution ; ce jeu de double signature permet d’élargir la diffusion sans diluer l’ADN esthétique. Dans les années 1960, l’usage de la marque Royce se renforce, certaines références Eska devenant plus rares selon les régions.

Les années 1970–1980 bousculent tout l’écosystème avec l’arrivée des mouvements à quartz, qui fragilisent nombre d’acteurs historiques de taille modeste ; Eska réduit la voilure puis s’éteint en tant que marque active à la fin des années 1980. Ce retrait explique la forte présence d’exemplaires vintage sur le marché secondaire, souvent en bon diamètre pour l’époque (34–37 mm) et prisés pour leurs cadrans bien conservés.

« Amphibian 600 » : une plongeuse rare, entre archives et légende

Au tournant des années 1959–1960 apparaît une référence aujourd’hui mythique : la Eska Amphibian 600, plongeuse au large insert acrylique et à la personnalité très marquée ; son iconographie parcellaire nourrit à la fois l’attrait des collectionneurs et une part de mystère. Quelques sources la disent aperçue au poignet de personnalités ou d’unités militaires, et des spécialistes soulignent l’extrême rareté d’exemplaires intacts — certains n’hésitent pas à parler d’une poignée seulement connue, d’où une aura quasi « fantôme ».

• Eska Amphibian 600 — diver de la fin des années 1950, esthétique inspirée des premières plongeuses civiles, grande lunette, lisibilité maximale.
• Eska Calendrier — montres de ville à affichages jour/date/mois, souvent en boîtes fines et cadrans texturés.
• Eska Digitale (saut d’heures) — affichages « à guichet » typiques des années 1930–1950, mélange de fantaisie et de sobriété.
• Eska Chronographe — productions éparses avec échelles télémétriques/spirales, d’esprit instrument.

La place de l’Eska Amphibian 600 dans l’histoire des plongeuses tient autant à son design singulier qu’à la difficulté d’en documenter précisément la diffusion ; pour l’acheteur, cela implique d’être attentif aux cohérences de cadran, de lunette et de boîtier. Sur ces pièces, un historique clair et des composants d’origine pèsent lourd dans la valeur.

Renaissance contemporaine (2024–2025) : Amphibian 250 et Heritage Chronograph

En 2024, deux passionnés relancent la marque avec la Eska Amphibian 250, réinterprétation moderne et plus accessible de la plongeuse historique, financée via Kickstarter et assemblée en France ; le cahier des charges conjugue codes vintage (carrure, lunette, perçages de cornes) et usages actuels. La campagne suscite un intérêt notable auprès d’une communauté d’amateurs, validant le pari d’une « belle endormie » réveillée avec tact.

En 2025, la marque étend le projet à un chronographe de style patrimonial, la Eska Heritage Chronograph, au format contenu d’environ 38 mm, cornes percées et poussoirs pompes, dans un esprit sport-chic années 1960 ; l’intention est de rester sur des proportions portables et une lecture claire, sans sacrifier le plaisir des détails. Ces sorties ancrent la relance dans un registre « néo-vintage » assumé, fidèle à l’identité originelle.

Prix, distribution et production : un positionnement mesuré

La stratégie actuelle privilégie la vente directe et quelques partenaires spécialisés, avec des éditions limitées par coloris et des séries resserrées ; les niveaux de prix s’étagent du ticket de précommande à des tarifs publics maîtrisés pour leur segment. Les variations de cadrans et de lunettes se succèdent au fil des lots, permettant aux collectionneurs de choisir des configurations distinctives.

L’assemblage sur le territoire français, les bracelets en partenariat avec des artisans réputés et une logistique de proximité font partie des arguments mis en avant ; ce choix d’implantation facilite le service après-vente et la disponibilité des pièces. La communication reste didactique et orientée vers la communauté, avec une présence à des événements horlogers et dans quelques showrooms.

Conseils de sélection : vintage authentique ou néo-vintage prêt à porter

Pour une pièce historique, ciblez un exemplaire dont le cadran, la lunette et les aiguilles concordent (polices, patine, longueur) et dont la boîte conserve des arêtes nettes ; sur une Amphibian, la cohérence de l’insert et l’allure générale priment sur les détails invisibles au poignet. Les documents d’époque et un service récent par un atelier compétent sont des plus appréciables.

• Si vous aimez l’histoire des plongeuses, une Eska Amphibian 600 d’origine est une rareté de collection, exigeante à sourcer et à authentifier.
• Si vous cherchez un « daily diver » au style ancien avec le confort moderne, la Eska Amphibian 250 offre un compromis pertinent.
• Si vous privilégiez le style course-chic années 1960, la Eska Heritage Chronograph vise une lecture claire et un porté équilibré.

Côté poignet, gardez en tête hauteur totale, longueur corne-à-corne et confort du bracelet (cuir grain de riz, tropic, métal) ; l’adéquation au tour de poignet et à l’usage quotidien vaut mieux qu’une quête de spécifications pour la fiche technique. Pour un achat « raisonné », comparez les variantes en personne quand c’est possible et privilégiez la qualité d’exécution perçue.

Conclusion

Eska s’adresse aux amateurs de montres de caractère qui apprécient un dessin lisible, des proportions contenues et une fidélité aux codes historiques sans pastiche. Entre raretés vintage et réinterprétations néo-vintage bien pensées, la marque offre une porte d’entrée plaisante dans une horlogerie d’évocation, portable et attachante. Pour départager les modèles, partez de votre usage (ville, week-end, collection thématique), puis jugez l’équilibre cadran-boîtier-bracelet. En cas d’hésitation, fiez-vous à les avis clients Dialicious pour confronter le discours de la marque à l’expérience au poignet.

(Mise à jour Septembre 2025)